petite lecon de mecanique

Publié le par dan

Aujourd'hui surprise, un article de Dan (mon p'tit frère) - en visite ici pour deux semaines :-)

Après avoir fait tout un périple dans la forêt de Nyangwe sans jauge à essence et sans starter (le rwanda : le pays des 1000 collines donc forcément des 1000 descentes pour démarrer la voiture !!!), on a ramené la voiture au garage qui étaient censé l’avoir déjà réparé la semaine d’avant…

Lucio a donc déposé la jeep le matin au garage. Vers 14h, coup de téléphone du garage pour nous dire que le starter et la jauge a essence sont réparés mais que par contre, la serrure pour démarrer la voiture ne fonctionne plus. Il faut qu’on amène un double des clés pour voir si c’est un problème avec la clé… Bizarre… le mécanicien avait normalement changé tout le système de serrure avec une nouvelle clé la semaine dernière…

Bon, nous voici donc parti sous une pluie battante vers le garage… Et en arrivant attention les yeux… après que le gardien nous ouvre le portail du garage, on pénètre dans un endroit de fou…

 

Le garage est tenu par un allemand d’une cinquantaine d’années entouré par des mécanos rwandais… Je vous passe les différentes carcasses de voiture qui traînent sur le parking…

 

On arrive donc et l’allemand nous montre avec étonnement que la clé qu’il avait faite la semaine dernière ne rentre pas dans la serrure extraite du tableau de bord (qui est évidemment tout démonté par terre dans la voiture). Et là on s’aperçoit avec lucio qu’on ne s’est jamais servi de cette fameuse clé pour démarrer la voiture, on utilise l’autre ( !!!) clé du trousseau qu’il a en main pour ouvrir et démarrer la voiture. Il a pas eu la présence d’esprit d’essayer toutes les clés du trousseau avant de nous appeler pour nous dire que la serrure était cassée… Bon admettons… et puis donc à quoi sert la clé qu’il a réalisé exprès la semaine dernière… sans compter qu’il a réussi à perdre la clé du bouchon d’essence… bref… on est content d’être venu pour rien, la pluie redouble d’intensité, il faut maintenant qu’il remonte le tableau de bord, règle les phares et c’est parti…

Et là, on s’apercoit qu’on est tombé dans un endroit de fou… jusque là relativement courtois avec nous, il se met littéralement à crier sur son mécano rwandais pour lui dire de remonter le tableau de bord… et quand je dis « crier », imaginez-vous un subtil mélange entre un officier allemand dans les films de guerre et un savant fou dans un film de SF… le tout en VO germano-franco-anglais…

Morceaux choisis : « bastard… vous êtes bon juste pour me voler… you don’t think with your head… idiot… fucking niggers… stupid… toujours pareil t’es nul… »

Nous pendant ce temps-là, on attend sous le porche d’un hangar rempli de tous les composants d’un bloc moteur, de pneu, de jante, de tracteur, un concentré de tout ce qui peut être graisseux, huileux ou poussiéreux… bon évidemment tout sauf un truc sur lequel s’asseoir…

Bon après bien une heure à poireauter debout, le mécano nous fait comprendre que le tableau de bord est remonté et qu’on va pouvoir s’attaquer aux phares… le grand chef revient, engueule le mécano pour le geste, regarde les phares et s’étrangle en constatant que les fils sont inversés entre les phares et les codes (bizarre, ils avaient été réparés par le garage la semaine dernière…). C’est reparti pour une petite demi heure à attendre pendant que le mécano règle le problème… Je vous épargne le moment où il nous a semblé que le mécano n’était pas d’accord avec le chef et qu’il est allé lui dire…

Bon vous imaginez qu’entre la pluie et l’allemand qui n’a plus de voix à force de vociférer, on a qu’une seule envie avec lucio, c’est de récupérer la voiture le plus vite possible et foutre le camp…

Après avoir inversé les fils des phares et une tentative de réglage de la hauteur, l’allemand nous dit que les réflecteurs sont cassés et qu’on aura pas mieux que ce qui était avant… l’avenir nous montrera que finalement, après son intervention c’est devenu pire qu’avant…

Bref, du moment qu’on peut prendre la voiture et partir du garage…après presque 2 heures d’attente… on demande pas notre reste, c’est parti… le siège passager est trempé parce que le mécano a laissé la portière ouverte… le gardien nous re-ouvre le portail du garage… ouf !!! on est sorti vivant de cet endroit digne d’un bon film d’horreur…

Et là après 500 mètres, on s’apercoit que le mécano n’a pas remonté le volant à l’endroit, il est tourné à 90° quand les roues sont droites… retour à la case départ… le gardien nous re-re-ouvre le portail du garage… l’allemand tout étonné de nous voir revenir si vite… même pas besoin de parler, on lui montre juste le volant… je vous laisse imaginer comment il va chercher son mécano… bon la manière de détacher le volant nous a pas paru très conventionnelle (ah bon ? y’a pas de vis, il faut tirer dessus très fort en s’appuyant avec les pieds sur le tableau de bord ?).  En tout cas, après cette ultime retouche, cette fois c’est la bonne, on est reparti… le gardien nous re-re-re-ouvre le portail du garage… Cette fois-ci, c’est la bonne…

Bon on a bien cru que c’était reparti pour un tour quand une fois à la maison, on a pas réussi à sortir la clé de la serrure… bon maintenant, pour info, il faut pousser la clé avant de l’enlever, ça va on s’en sort bien…

Résultat des courses :

-          maintenant quand on fait le plein, la jauge à essence ne monte que jusqu’au milieu

-          les phares n’éclairent rien du tout… aucune différence entre les pleins phares et les codes

-          le tableau de bord ne s’éclaire plus la nuit sauf quand la voiture cogne assez fort sur un trou…

 

 

Publié dans life in rwanda

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